Tous les accouchements peuvent être différents. Certaines ont des accouchements éclairs sans péridurale, d’autres sont longs et plus ou moins douloureux. Il n’y a pas de règles, et même un second accouchement peut présenter des divergences.
On peut dire que ma grossesse n’a pas été de tout repos, mais figurez-vous que mon accouchement non plus!
Nous sommes à quelques jours de Noël, et plus ça va plus ses coups me font souffrir. Cela fait déjà plusieurs semaines que je suis sous surveillance «Votre bébé est grand, et son poids est trop important, peut-être que nous devrions envisager un déclenchement». Mais qu’est-ce que c’est?
Déclencher un accouchement: souvent on prévoit un déclenchement pour raisons médicales, s’il y a des risques de pré-éclampsie, de fausse couche ou encore si vous avez dépassé 41 semaines d’aménorrhées. Pour ma part, si vous avez lu mon précédent article vous savez que j’ai fait du diabète gestationnel et je vous explique ce que c’est. C’était ma «potentielle» raison.
Les médecins sont beaucoup plus attentifs dans ce cas. Une sage-femme se rendait à mon domicile ou je faisais un tour à l’hôpital, petit point sur le poids et la taille de bébé, et surtout un monitoring, me permettant à chaque fois de confirmer que le cœur de Tessa fonctionnait correctement.
Lors de mon dernier rendez-vous avec la gynécologue de l’hôpital, le verdict fut finalement que mon col était favorable à un accouchement par voie naturelle.
Nous sommes maintenant à seulement quelques jours de Noël, et je décide d’arpenter un centre commercial pour la deuxième fois de la semaine. On m’avait conseillé de le faire afin de motiver Tessa à nous rejoindre. Mais tout d’un coup, j’ai été stoppée dans ma lancée. La sentir bouger, c’était un sentiment connu, mais là c’était différent. Je pense réellement qu’à ce moment précis, elle est descendue et s’est mise dans en position afin de voir le jour. Nous rentrons tranquillement à la maison et je décide de me reposer avant de sortir dîner chez mes beaux-parents.
Quelques heures sont passées, entre temps j’ai ressenti pour la première fois mes contractions (c’était très peu le cas, je les supportais très bien), et ce de plus en plus fortes et rapprochées. C’est le moment de compter les espacements. Pour se faire, j’ai téléchargé une application « Contractions de grossesse ». Cela vous donne la possibilité de chronométrer vos contractions et leurs intervalles. L’application était clair, il était temps de se rendre à l’hôpital, le grand soir était arrivé!
Toutes mes affaires étaient prêtes, une dernière caresse à Lucky avec la promesse de lui ramener une belle surprise. Nous sommes en route! Je pense à mille choses… On se gare et on file au service dédié. La sage-femme m’ausculte et m’indique qu’on ne peut pas encore me poser la péridurale, mon col n’est pas assez ouvert (il faut que le col soit ouvert à 3 cm).
Et c’est parti pour une heure entière de marche rapide dans les couloirs et les escaliers. Fabien m’encourage en se moquant un peu, ce qui m’aide à me détendre. On m’ausculte à nouveau et cette fois-ci on me propose de m’installer dans une chambre avec un ballon. Petite anecdote: pendant que j’étais soulagée par la position prise sur le ballon, d’un coup la douche de la chambre se met à se purger, impossible de l’éteindre, on a bien ri.
Enfin c’est l’heure de la péridurale! Quel soulagement, je commençais à être fatiguée par cette gestion intempestive de la douleur. Et très franchement, même plus peur de la fameuse aiguille, bien au contraire! Miracle, je n’ai plus mal. C’est à ce moment que j’ai compris que je n’étais pas au bout de mes peines. Le col s’ouvre en général pour une première grossesse à 1 cm toutes les heures. Bingo se fut le cas! J’en ai profité pour dormir, et dormir encore. Je réagis peu aux anesthésiants, la sage-femme s’y reprend à deux fois pour ajouter le produit miracle.
Le moment attendu depuis presque 9 mois arrive enfin, je vais accoucher, nous allons rencontrer le fruit de notre amour. Je ressens une appréhension visible sur mon visage, mais Fabien me prend par la main pour m’apaiser.
Une équipe entière entre dans la salle d’accouchement et me voilà entourée de toute part. Tout le monde est très sympathique et à l’écoute, ce qui me détend plus encore. Il est temps de pousser, pousser et encore pousser… J’ai mal et je m’épuise très vite. La sage-femme m’assure que je fais parfaitement ce qu’il faut, mais ce n’est pas suffisant. La tête descend puis remonte. L’équipe décide d’utiliser une ventouse, je pousse à nouveau. On m’appuie sur le ventre et j’entends la paire de ciseaux, qui me libère et libère mon bébé.
Notre rencontre est imminente, nous sommes le 22 décembre 2018, il est 11h55. On la pose quelques minutes sur mon buste et je mets un instant à réaliser ce qui se passe. Elle est là… Nos regards échangés avec Fabien en disent longs, un immense bonheur et beaucoup d’amour nous enivrent.
Fabien accompagne Tessa pour les premiers soins et la pesée. Pendant ce temps, j’ai le droit à placenta et points. On en parle beaucoup moins mais juste après avoir mis au monde bébé, il est nécessaire de pousser à nouveau afin d’expulser le placenta. N’ayant plus d’utilité après la grossesse, il se détache de l’utérus juste après la naissance, on appelle cela la délivrance. L’expulsion doit se faire sous 30 minutes pour éviter une hémorragie. Lorsque j’ai demandé pourquoi l’interne comptait, on m’a expliqué que c’était comme un puzzle et il faut bien avoir toutes les pièces, très imagé.
Ensuite, ce fut l’heure de s’occuper de mon épisiotomie. Il s’agit de l’incision réalisée à fin de l’accouchement pour aider votre nourrisson à venir au monde. Ce n’est évidemment pas systématique, mais pour rappel Tessa était un beau bébé, donc je n’ai pas pu y échapper.
Après les points terminés, je retrouve enfin my Baby. On la pose sur mon buste, je ressens à nouveau ce bousculement d’émotions positives. On me propose de faire la première tété, ce que je fais avec plaisir. Malheureusement se fut court, parce qu’à bout de force, j’ai pris peur de la laisser tomber et par sécurité j’ai préféré la confier à papa, pendant que je sombrais dans un sommeil profond presque immédiatement.
Le réveil se fait doucement et nous sommes tous les trois emmenés dans la chambre prévue pour nous. Eh oui, nous trois, le début d’une nouvelle vie!
C’est avec beaucoup d’émotion que je vous partage ce moment unique de notre vie. Dans un prochain article, je vous parle des premiers jours avec Tessa à l’hôpital et de retour à la maison, ainsi que des aléas que j’ai rencontré avec le post-accouchement.